MIDI : ce qu’il faut savoir !
Que vous soyez musicien ou DJ, sonorisateur ou opérateur lumière, tôt ou tard, la norme MIDI s’imposera dans votre set-up matériel et/ou logiciel. Voici une synthèse de ce qu’il est intéressant de connaître lorsque, le jour venu, vous y serez confronté !
MIDI : définition
La norme MIDI (pour Musical Instrument Digital Interface, interface numérique pour instrument de musique) est apparue en 1983, après un accord entre les grands fabricants de synthétiseurs. L’idée, proposer aux musiciens de faire communiquer entre eux tous leurs instruments et divers matériels en s’affranchissant des protocoles propres à une marque. Rapidement, les constructeurs ont équipé leurs synthétiseurs de l’interface MIDI standardisée sous la forme de 3 prises DIN 5 broches, destinées au transport des données de jeu.
Un cordon MIDI
MIDI : les premières machines
Le Yamaha DX-7 (1983) puis le Roland D50 (1987) , le Korg M1 (1988), pour ne citer que quelques exemples, sont devenus les fers de lance de la création musicale des années 80 et ultérieures. Les ordinateurs ont emboîté le pas, avec d’abord les modèles de la gamme Atari (520 et 1040 ST en 1985) équipés nativement d’une interface MIDI. Puis, après la faillite de la firme américaine, ce sont les Macintosh + et les premiers PC à offrir le moyen d’y connecter une interface externe. Le home-studio était né !Le Yamaha DX-7 | Le Roland D50 | Le Korg M1 | L'Atari ST |
MIDI : le principe
Histoire de ne pas réinventer la roue, utilisons l’image utilisée par Christian Braut (le livre d’or de la norme MIDI, Cybex) ou les époux Versini (Informatique et MIDI, Oscar Music) pour décrire un réseau MIDI, le réseau ferré. Soit 2 synthétiseurs A et B, reliés par un câble MIDI. Lorsque l’on joue sur A, nous souhaitons faire jouer B. Imaginez que A et B correspondent à une gare, le câble MIDI à la voie ferrée. Pour aller de A à B, nous devons utiliser un train, formé d’une locomotive et de wagons. Le train symbolise le moyen de transport des informations ou signaux MIDI entre les 2 instruments, le message MIDI. La norme MIDI étant une norme numérique, le signal véhiculé dans le câble est caractérisé par 2 états de tension électrique 0, la masse et 1, la tension d’alimentation. Ce signal est découpé en petits intervalles de temps égaux normalisés, afin qu’on puisse les décoder comme 0 ou 1.
MIDI : le message
Si l’on reprend l’image du train, un message MIDI est identifié d’abord par sa locomotive puis par ses wagons. Chacun transporte un octet, 8 valeurs (0 ou 1) nommées bit (pour Binary DigIT, chiffre binaire), donc 8 bit ou un octet (Byte en anglais). La locomotive décrit d’abord le type (octet de Status) du message qui arrive, par exemple « une touche du clavier a été enfoncée ». Le premier wagon contient un octet décrivant la hauteur de la note « un DO3 ». Le second wagon indique sa vélocité « à quelle vitesse la touche a été pressée », une valeur codée entre 0 et 128, et ainsi de suite. Chaque fois qu’une action est faite sur le synthé A, le message change et est envoyé au synthé B qui interprète et exécute l’ordre.
Un message MIDI
On distingue différents types de message, Note On, une touche est enfoncée, Note Off, une touche est relâchée, Program Change, on change un son, Control Change, on modifie un paramètre en effectuant une action sur un bouton, etc.
MIDI : le canal
Un mot sur la notion de canal MIDI : elle est importante, puisqu’elle détermine la destination du message (le train va vers Bourges ou Paris ?, on joue le synthé B ou C à partir de A ?). 16 canaux sont disponibles. Pour une utilisation DJ, les échanges entre contrôleur et logiciel s’établissent le plus souvent sur un seul canal, le 1 par défaut. Un musicien utilisera différents canaux MIDI s’il souhaite jouer de plusieurs instruments virtuels logiciels ou instruments hardware externes, lors de la réalisation d’un arrangement, par exemple.MIDI : les avantages
Des circuits électroniques simples, peu encombrants ni coûteux : le signal ne possédant que 2 états, 0 ou 1, il est aisé de concevoir un circuit de codage / décodage de l’information puis l’intégrer dans n’importe quel appareil. Aujourd’hui, les informations MIDI sont, la plupart du temps, véhiculées via USB pour tout ce qui concerne les contrôleurs DJ, les cartes son ou les surfaces de contrôle
Une vitesse de transmission élevée : même si les messages sont envoyés les uns à la suite des autres, le temps de traitement est négligeable et imperceptible (jusqu’à 1500 informations par seconde)
Le stockage de l’information insignifiant : l’enregistrement complet d’un arrangement musical, la sauvegarde des presets d’un synthétiseur, la configuration complète d’un mapping de contrôleur DJ ne représentent que quelques Ko (Kilo-octets) et peuvent s’échanger de n’importe quelle façon
MIDI : utilisation concrète
Prenons un contrôleur MIDI DJ, comme les récents Hercules DJ Control Air+ ou Pioneer DDJ-SR, entre autres. Lorsque l’utilisateur bascule un crossfader d’une platine vers l’autre, un message MIDI de type Control Change est envoyé via USB, vers l’ordinateur hôte. Il est décodé et interprété en temps réel par le logiciel piloté, Djuced 40 ou Serato DJ, dans nos exemples. Cependant, le message MIDI choisi par l’une ou l’autre des marques de contrôleur n’est pas nécessairement le même pour effectuer la même action, seule la norme MIDI est commune. Ce qui implique qu’un contrôleur est (plus ou moins) attaché à un logiciel. Là encore, l’utilisateur peut intervenir. Ainsi, Traktor de Native Instrument ou Cross de Mixvibes savent recevoir les informations de configuration créées par un fabricant de contrôleur pour s’y adapter. Le terme de mapping est alors utilisé. Et si cette information n’existe pas, le DJ doit envisager sa création en utilisant la fonction d’apprentissage MIDI (MIDI Learn) dudit logiciel. Pour éviter cela, il convient donc de se renseigner quant à l’existence de ces fameux mappings avant achat, surtout si l’on envisage d’utiliser le contrôleur avec un autre logiciel que celui livré en série !
La fonction MIDI Learn de Traktor Pro 2
MIDI : les prises
Les prises MIDI reportées au dos des synthétiseurs vont souvent par 3. Leur signification :
MIDI IN : reçoit les informations en provenance d’un autre périphérique MIDI
MIDI OUT : envoie les données MIDI émises par le musicien ou l’utilisateur via cette prise
MIDI THRU : recopie les données reçues sur MIDI IN pour les réexpédier vers un autre appareil MIDI
Les prises MIDI au dos d’un synthétiseur
MIDI : les cartes son
Lors de l’achat d’une carte son pour un usage home-studio, les principales préoccupations sont souvent celles du nombre d’entrées audio simultanées que l’on peut numériser, de la qualité des convertisseurs qui l’équipe et du type d’instruments que l’on peut y raccorder. Pourtant, la présence d’une interface MIDI (généralement 2 DIN IN et OUT en face arrière) est intéressante : elle permet de raccorder un vieux synthétiseur ou clavier de commande sortis avant la transmission de données MIDI sur USB, un piano numérique, souvent fidèle aux DINs standard, tout autre synthétiseur sans clavier (expandeur) que l’on souhaite utiliser dans un morceau ou même de disposer d’une seconde source de commande MIDI. On s’orientera alors vers des produits comme la Komplete Audio 6 de Native Instruments, la Scarlett 4i4 G3 de Focusrite ou l’Audiobox USB 96 Black de PreSonus, par exemple.
La Focusrite Scarlett 2|4 G3
MIDI : primordial !
Dans un câble MIDI, ne circulent que des données de jeu d’un musicien ou d’actions sur des paramètres à partir de boutons. Pas d’audio ! On ne peut donc jamais parler de son MIDI, mais de données MIDI. Ces données ne savent pas produire de son, mais seulement donner des ordres à un générateur de son, un logiciel ou tout autre matériel compatible avec la norme MIDI. Et ce sont ces derniers qui se chargent ensuite de produire le son résultant de la commande MIDI envoyée.